MOLLUSCICIDES Des stocks à épurer

La dernière campagne de traitements antilimaces ne restera pas dans les annales des fournisseurs. Les conditions climatiques très sèches de l'automne dernier ont en effet été défavorables aux pullulations de ces mollusques nuisibles et le marché des molluscicides aurait chuté d'environ 50 à 60 %, selon les sources : plus de 50 % sur céréales et un peu moins sur colza. Les utilisations de ce printemps 2010 (tournesols, maïs et betteraves) seraient en revanche stables.

La répartition en terme de parts de marché entre les intervenants majeurs resterait, quant à elle, inchangée. De Sangosse serait toujours grand leader avec environ 35 % de parts de marché, devant Bayer CropScience (24 %), Jouffray-Drillaud (17 %) et Phyteurop qui dépasserait les 10 % de parts de marché. Selon certains, les fournisseurs de « métaldéhyde tiers » seraient toutefois en nette évolution. A l'automne 2009, les ventes se seraient essentiellement faites en mélange avec les semences, alors que d'ordinaire les utilisations se font surtout à la levée.

Faiblesse record des taux d'utilisation

A noter, également, que la baisse des utilisations d'antilimaces par les agriculteurs aurait été encore plus forte que celle des ventes. Selon les firmes, les taux d'utilisation ont été les plus faibles jamais enregistrés. On retrouverait donc de nombreux stocks aussi bien chez les distributeurs que chez les producteurs. Un stock global estimé à 50 ou 60 % des volumes habituellement utilisés. Ce qui fait dire aux principaux protagonistes du marché que les perspectives pour 2010 ne sont pas très réjouissantes. « Une pression limaces moyenne permettrait d'épurer les stocks sans forcément dynamiser le réappro en distribution », analyse Sten Guezennec, chez Bayer.

Dans un contexte économique difficile, les épandages de précision sont par ailleurs d'actualité, surtout en mélange aux semences de céréales et colza. Les firmes accompagnent également de plus en plus les agriculteurs en leur fournissant services et accessoires pour mieux raisonner les apports d'antilimaces.

Laurent Caillaud